Le 33e prix littéraire des Rotary clubs de langue française a été attribué à Marc Alexandre Oho Bambe pour son roman Les lumières d’Oujda, édité chez Calmann Lévy (août 2020).
Le jury décerne ce prix à un livre paru en français, dans l’année et qui, outre ses qualités littéraires, met en relief les valeurs du Rotary International telles que l’esprit de service, la tolérance, l’éthique professionnelle et environnementale, l’effort pour la paix et l’entente entre les peuples, tout en promouvant la francophonie.
Avec Les Lumières d’Oujda le lauréat du prix 2020, Marc Alexandre Oho Bambe, nous convie à un voyage au pays de ceux qui veulent traverser la Méditerranée, en rêvant d’avenir de de liberté. Le narrateur a lui-même tenté cette odyssée qui l’a ramené de force à Douala, d’abord humilié puis décidé à aider, en les éclairant ces candidats au départ « vers les cimetières d’eau et de sable ».
Dans ce récit, on rencontre des figures lumineuses, Sita la grand-mère, son soutien indéfectible, le photographe Aladji, Ibra qui rêve de devenir écrivain, l’entreprenant Youssef, Yaguine et Fodé les adolescents qui rappent leur douleur comme leur soif de beauté et de justice. Figure charismatique, le père Antoine aidé par Imane, toute d’amour et de beauté accueille ces fugees, venus de là où la violence et la mort règnent en maître. Son église, rue d’Acilla à Oujda, est pour eux un havre de paix provisoire, sur fond de tragédie.
Le récit est traversé par la lancinante question pourquoi on part ? les réponses où percent les espoirs les plus fous font naître de nouvelles questions, une quête de sens infinie, propre à l’humanité entière.
L’auteur, par ailleurs slameur, sous le pseudonyme de Capitaine Alexandre, nous enivre de mots venus d’ici et là, de tournures étranges, d’abréviations et d’assonances qui tordent la langue française et régénèrent son potentiel poétique. Car la poésie est au cœur de cette œuvre hybride entre roman, documentaire et slam, qui croit contre vents et marées au pouvoir de la parole qui libère, et aux hommes de bonne volonté.
Une histoire qui parle au cœur des rotariens, d’entraide, de résilience, d’humanité souffrante ainsi que de tolérance et d’amitié à construire entre les peuples
Micheline Bonnet, vice-présidente du Prix littéraire des Rotary clubs de langue française