Construction de la Paix et Résolution des conflits


Le thème du mois de février est consacré au concept fondamental qui permet à nos sociétés de vivre ensemble, de collaborer, d’échanger, d’exister : la paix et la résolution des conflits.
« Aujourd’hui, 70 millions de personnes sont déplacées en raison d’un conflit, de la violence, de persécutions ou de violations des droits de l’homme. La moitié d’entre elles sont des enfants. »
La préservation de la paix est la pierre angulaire qui cimente l’harmonie de nos sociétés. Lorsque les populations travaillent à la paix dans leurs communautés, le changement peut avoir des répercussions au niveau mondial.
La vision rotarienne et altruiste de ce concept est pluridimensionnelle.
Le soutien des économies locales et de l’éducation contribuent directement à poser les fondations de sociétés pacifiques. La négociation des cessez-le-feu dans des zones de conflits ont pu permettre aux enfants d’être vaccinés contre la poliomyélite.
Les centres du Rotary pour la Paix

Les Rotary Clubs, sous l’égide de leurs districts, recrutent, soutiennent et forment la prochaine génération des artisans de la paix, en les accompagnant, via des bourses de la paix.
Ces centres ont formé 1 300 diplômés pour qu’ils deviennent les catalyseurs de la paix, au travers de carrières au sein de gouvernements, d’universités ou d’organisations internationales.
De “boursière de la paix” à “militante internationale”
Propos recueillis par Anne Ford
Une boursière de la paix crée la Fondation Point rouge pour lutter contre le harcèlement de rue et les violences faites aux femmes.
Elsa Marie D’Silva a débuté sa carrière à Mumbai, en Inde, en tant qu’hôtesse de l’air, avant de devenir vice-présidente Planification des réseaux de l’une des compagnies aériennes les plus importantes du pays. Le viol collectif d’une jeune femme en 2012 à Delhi, crime qui a choqué la population, a radicalement changé son orientation professionnelle.
Elle a fondé la Fondation Point rouge qu’elle dirige aujourd’hui et où elle travaille avec des organisations non gouvernementales, en Inde, au Népal et au Kenya, contre le harcèlement de rue et les violences faites aux femmes.
Question Anne Ford :
Question : Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans ce domaine ?
Réponse Elsa Marie D’Silva :
Les violences sexuelles sont une pandémie mondiale. Une femme sur trois est harcelée au moins une fois dans sa vie et pourtant, seules 80 pour cent d’entre elles choisissent de ne pas porter plainte. En Inde, un viol est perpétré toutes les 20 minutes. Nous avons des législations solides mais à quoi servent-elles, si elles ne sont pas appliquées ? Les gens ont peur d’aller voir la police à cause du poids de la honte, la honte de soi et celle portée par la famille.
Question : Pouvez-vous nous dire comment la Fondation Point rouge autonomise les femmes ?
Réponse : En analysant l’application « Safecity », nous nous sommes rendus compte qu’il y a une zone enregistrant un fort taux de harcèlement de rue autour d’un café réservé aux hommes en Inde. Ce café est situé dans une zone de passage où les hommes intimident les passantes par des commentaires désobligeants et des regards insistants. Quand on demande aux femmes ce qu’elles souhaitent changer, elles répondent « nous voulons que les regards cessent ». Dans notre culture, on ne s’oppose pas directement aux hommes. Donc on a organisé une action consistant à peindre « Regarde avec ton cœur, non avec tes yeux » sur un mur près de la zone de harcèlement.
Et les regards ont cessé. Cela a permis de faire comprendre à la communauté que ce comportement était inadmissible.

Question : Qu’avez-vous appris en tant que boursière de la paix ?
Réponse : J’ai appris que le travail préventif que nous faisons est en réalité un travail de construction de la paix. Nous nous efforçons d’aider au quotidien les gens à comprendre les stéréotypes de genre qui renforcent une masculinité pervertie et de leur fournir un espace de dialogue, pour comprendre les différents points de vue. Nous les aidons à gérer ces questions complexes et à être des acteurs du changement.
La Fondation Point rouge a reçu le prix de l’innovation interculturelle de l’Alliance des civilisations des Nations unies à New York.
Le Rotary mis à l’honneur par l’ONU
« La Journée du Rotary aux Nations unies encourage la paix à se réaliser »
La Journée a clôturé la Semaine genevoise pour la Paix, durant laquelle John Hewko, le secrétaire général du Rotary International, a relevé « l’étroite collaboration entre le Rotary et l’ONU dans leur poursuite commune de la compréhension internationale et de la paix ».
Les Rotariens « peuvent transformer le concept de la paix en réalité au travers du service, dit Ed Futa, le doyen des représentants du Rotary à l’ONU. La paix doit être pratiquée plutôt que prêchée. »
John Hewko, le secrétaire général du Rotary International, a salué les Champions de la paix du Rotary comme « l’incarnation de l’étendue de l’impact du travail réalisé par notre organisation », et les a remerciés pour donner «la feuille de route vers des sociétés plus pacifiques et résilientes, telles qu’elles devraient être».

« Nous soutenons la paix ici et ailleurs »
Les clubs rotariens sont composés de femmes et d’hommes avec leurs caractères, leurs émotions, leurs convictions.
Des conflits peuvent exister au sein des clubs, c’est pour cela que le district 1760 a créé le rôle de médiateur district.
Cette année, c’est Pierre Henri-Combe, juge au Tribunal de Commerce d’Aix en Provence et président de l’une des deux chambres du contentieux, membre du club d’Aix-en-Provence Sainte-Victoire, qui occupe cette fonction.

Propos recueillis par Anne Lefebvre.
Quel sera ton rôle cette année ?
C’est notre Gouverneure, Jocelyne Le Gall, qui a décidé de créer le poste de médiateur et m’a confié cette fonction.
Je serai chargé d’essayer, à sa demande, d’apaiser les conflits pouvant naître à l’intérieur de nos clubs ou entre eux.
Comment les clubs pourront-ils faire appel à toi ?
Le médiateur n’a pas vocation à se substituer aux Adjoints de la Gouverneure qui sont les premiers interlocuteurs des clubs.
Les clubs faisant face à un conflit qu’ils n’arrivent pas à résoudre par eux-mêmes continueront à s’adresser à leur ADG et c’est celui-ci qui pourra demander à la Gouverneure de faire intervenir le médiateur.
Parallèlement, la Gouverneure, directement informée de l’existence d’un conflit dans un club ou entre des clubs, pourra proposer à ce, ou ces clubs, de faire intervenir le médiateur.
En aucun cas le médiateur n’interviendra sans l’accord des clubs concernés.