ESPOIR EN TETE : SAISON 2020
« Les recherches en neurosciences représentent l’un des plus grands défis scientifiques du XXIème siècle. »
Jean-Antoine Girault. Président du Conseil Scientifique FRC/ Espoir en tête.
Nous sommes tous concernés !
Le cerveau humain est le siège de notre conscience, de nos émotions. Comprendre son fonctionnement permet de soigner ses troubles.
C’est en cela qu’Espoir en Tête est une action originale. Elle ne vise pas l’éradication d’une maladie, elle donne les moyens d’approfondir la connaissance du cerveau et permettre ainsi aux chercheurs de travailler sur la pathologie correspondante.
Espoir en Tête est donc une action formidable, très attendue par les chercheurs. Les dossiers présentés sont tous de grande qualité. Le Comité Scientifique expert en projets de recherche scientifiques, a chaque année une tâche redoutable : choisir les quelques dossiers qui seront primés.
En 2020, dans notre District, 75 clubs ont participé sur les 80 et 3816 Contremarques ont été vendues, soit une augmentation de 30% par rapport à 2019.
La saison 2020 a permis de récolter 777 843€.
Le Rotary récompensera 5 chercheurs pour un montant de 930 000€. Parmi ces cinq chercheurs figurent 2 chercheurs marseillais.
Impact de la crise sanitaire du Covid-19 sur les laboratoires
TÉMOIGNAGE D’ANTOINE DE CHEVIGNY, Institut de Neurobiologie de la Méditerranée
(INMED) – Marseille
CHERCHEUR LAURÉAT D’ESPOIR EN TÊTE 2019
Mary Gruber : En tant que lauréat de l’opération Rotary « Espoir en Tête », le matériel financé peut-il/est-il/sera-t-il/ utilisé directement ou indirectement dans la lutte contre le Covid-19 ?
Antoine de Chevigny : Nous avons obtenu, par l’opération Espoirs en Tête, le financement de deux microscopes miniatures implantables sur la tête de rongeurs en comportement spontané pour
l’enregistrement de l’activité neuronale. Pour l’instant ces équipements ne sont pas prévus pour être utilisés dans la lutte contre COVID-19.
Cependant, des études sur le virus SARS-CoV-1, le coronavirus ayant généré l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SARS) de 2002 à 2004, montrent qu’il infecte les terminaisons nerveuses et
peut ainsi atteindre le cerveau et tuer des neurones. Cela conduit à la mort des sujets infectés lorsque les neurones générant la commande respiratoire, situés dans le tronc cérébral, sont atteints. Aucune donnée précise n’est encore disponible à ce niveau sur le SARS-CoV-2, le coronavirus causant l’épidémie de COVID-19 actuelle, mais sa similarité dans le mécanisme d’entrée dans les cellules humaines et la forte proportion de patients COVID-19 présentant des symptômes neurologiques permettent d’envisager un effet pathologique similaire au SARS-CoV-1 sur le cerveau.
Dans ce contexte, un membre du consortium de chercheurs ayant obtenu ce financement avec moi et qui s’intéresse justement aux neurones générant la commande respiratoire, envisage la possibilité
d’étudier les effets du SARS-CoV-2 sur ces neurones. L’utilisation des microscopes miniatures permettrait de visualiser leur activité avant puis pendant l’infection par le SARS-CoV-2, révélant les
altérations fonctionnelles qu’il engendre. Ce serait un objectif de recherche novateur et potentiellement critique. Ce projet, s’il était financé et réalisé, pourrait conduire à une meilleure compréhension des mécanismes pathologiques liés au COVID-19 et éventuellement proposer des stratégies thérapeutiques.
M.G. Votre laboratoire, votre projet, est impacté par la crise sanitaire ? Si oui, comment ?
A.de CH. : L’activité de recherche expérimentale est totalement bloquée à cause du confinement imposé à tous les membres de notre laboratoire. Nous tentons donc d’optimiser notre gestion du temps en analysant sur ordinateur des données déjà collectées, en réalisant des études purement in silico, en écrivant des articles ou des revues. Nous maintenons nos réunions d’équipe et essayons d’interagir au maximum par vidéoconférence. En particulier, il est important d’aider et de rassurer par ces biais les étudiants ou post-doctorants qui sont les plus impactés vu leur situation précaire.
M.G. Un maintien partiel des activités a-t-il été organisé dans votre laboratoire ? (gestion des lignées animales par exemple).
A.de CH. : Le seul maintien d’activité concerne la gestion des animaleries où sont logés nos rongeurs. Nous avons mis en place un plan de continuité des activités, qui consiste en une rotation d’astreintes entre petites équipes constituées d’animaliers et de chercheurs statutaires.
M.G. Êtes-vous mobilisés, de manière directe ou indirecte, dans l’effort contre le Covid-19 ? (dons de matériels par le laboratoire, mobilisation dans les CHU, mobilisation pour le dépistage…). Quelques lignes à ce sujet.
A.de CH. Oui, notre institut suit les recommandations de notre organisme de tutelle, l’INSERM. Notre mobilisation comprend deux aspects. Premièrement, nous avons mis à disposition un ensemble de réactifs et de consommables utilisables pour le dépistage du virus et la protection du personnel hospitalier (gants, masques, blouses etc.). Deuxièmement, nous avons listé les volontaires pouvant aider à tout niveau (dépistage, recherche) et répertorié leurs compétences. Pour l’instant, nous n’avons pas été réquisitionnés.