Présentation de la commission Paix & Jeunesse
La commission « Paix et Jeunesse » travaille ardemment à la préparation de l’année 2021-2022 qui verra se dérouler de multiples activités dans des secteurs nombreux et variés.
Instiller le concept de « paix positive » dans les esprits demande une approche novatrice parce que la lisibilité du concept doit pouvoir se faire dans des situations de tous les jours ; la parole doit pouvoir circuler avec aisance sur un sujet qui se construit de manière presque anodine.
Afin de partager cette vision de la paix qui se construit, l’équipe de Guy Crouvizier met en place les éléments pour la réalisation d’une conférence de lancement qui se tiendra en soirée le 17 septembre au Camp des Milles à Aix-en-Provence. Pour vous inscrire à la conférence CLIQUEZ ICI
De nombreux responsables de la région ont été invités : Préfet de police, Gouverneur militaire, Recteur, Directeurs Diocésains, les responsables de la gendarmerie et de la police, des dirigeants d’entreprises, des présidents de CIP et bien sûr les Rotariens.
En complément des présentations de l’équipe du Gouverneur, Madame Véronique Roger-Lacan, Ambassadrice de France auprès de l’UNESCO, interviendra sur le thème de la paix en général.
Cette soirée permettra de montrer à quel point le Rotary, et son Gouverneur en particulier, sont engagés dans des activités visant à promouvoir la paix, avec cette particularité que le District jouxte la Méditerranée et que la Commission Paix et Jeunesse compte bien capitaliser sur cette opportunité.
La conférence se terminera par un cocktail qui permettra à tout un chacun d’échanger en convivialité sur ce concept novateur de « Paix Positive ».
Jean-Marie Korporaal – Co-responsable commission Paix positive et Jeunesse

Tables rondes et concours d'éloquence
Afin de contribuer à la promotion d’une culture de la paix et de la tolérance auprès des jeunes, à la lisibilité du concept de « paix positive », la commission « Paix et Jeunesse » invite tous les clubs à se rapprocher des lycées privés et publics de leur secteur.
2 actions phares sont proposées dans le cadre d’une convention signée par le district avec le Recteur et de contacts pris avec les directeurs diocésains de l’enseignement catholique.
- L’organisation de conférences suivies de tables rondes, au profit des lycéens , en prenant appui sur les programmes de philosophie, de littérature , d’histoire ou d’éducation morale et civique.
Après une mise en perspective historique, philosophique, sociale voire théologique, le dialogue avec les lycéens s’engagera à partir d’expériences vécues, de témoignages…
Cette action peut également être proposée à des collégiens.
Les clubs sont invités à solliciter des intervenants en mesure d’animer ces conférences/ tables rondes.
- Un concours d’éloquence, dont la plaidoirie portera sur le thème de la paix
Après un travail de réflexion et de recherche conduit avec leurs professeurs, les lycéens travailleront leur plaidoirie, guidés par des experts.
Les clubs sont invités à repérer ces personnes compétentes, en capacité d’accompagner les lycéens à préparer cette phase orale.
Les enjeux sont très importants pour le Rotary, organisation humanitaire, contributrice de la Paix dans le monde.
Le district 1760, son Gouverneur et la commission « Paix et Jeunesse » comptent vivement sur les clubs pour relever le défi sur l’ensemble du territoire.
Le concours des rotariens et rotaractiens sera précieux pour rassembler des compétences internes ou externes au Rotary :
- Pour les tables rondes (magistrats, police et gendarmerie nationales , universitaires, philosophes, membres d’ONG, du camp des milles…
- Pour le concours d’éloquence (avocats, journalistes, comédiens, institut rotarien du leadership, membres de l’association « toast master » …
Les liens privilégiés créés avec les établissements scolaires seront autant de points d’appui pour les clubs afin de développer ultérieurement de multiples actions, humanitaires, éducatives ou professionnelles.
La commission « Paix et Jeunesse » a mis en place les outils pour accompagner les clubs.
Contact : concoursdeloquencerotaryd1760@gmail.com
Giono, « un cruel défenseur de la paix »
Membre fondateur du Rotary club de Manosque en 1953, Jean Giono aimait son club. Non sans malice, il a donné à la très américaine et grandiose devise servir d’abord, son assise humblement terrienne, sa raison d’être profonde : l’amitié. Et ce n’était pas un vain mot pour cet immense écrivain qui mettra plusieurs fois sa plume au service du club, en lui offrant des textes dont les éditions, et notamment celle de Provence perdue, financent aujourd’hui encore des actions du dynamique Rotary manosquin.
Un véritable trésor !
Son engagement pour la paix est ici expliqué par Jacques Mény, président de l’association des Amis de Giono.
MB : Quelle expérience existentielle a poussé Jean Giono dans le camp du pacifisme ?
JM : « Soldat de la Grande Guerre, marqué à jamais par l’horreur de ce qu’il avait vu et vécu au front entre juin 1916 et octobre 1918, Giono revint des combats sain et sauf, et viscéralement pacifiste. Son pacifisme et son antimilitarisme ne se manifestent dans son œuvre qu’au début des années trente. Dans Le Grand Troupeau (1931) Giono démystifie la guerre en la dépouillant de tout aspect héroïque. Il raconte l’horreur d’une boucherie apocalyptique qui broie les combattants, quel que soit leur camp et rend la guerre haïssable… Dans Jean le Bleu, évoquant la mort au front de Louis David, l’ami de sa jeunesse, il exprime pour la première fois son pacifisme sur un ton polémique et en 1935, dans Monde, la revue d’Henri Barbusse, Giono proclame sa résistance à toute guerre, affirmant : « Je suis un cruel défenseur de la paix. »
MB : Quel rôle les rencontres du Contadour ont-elles joué dans son engagement pour la paix ?
JM : En août 1934, un groupe d’ajistes catholiques demande à Giono s’il accepterait de l’aider à créer une auberge (de jeunesse) dans la montagne de Lure. Un autre mouvement, proche des communistes, le Comité des auberges du monde nouveau, dont Giono est le président, propose aux personnes intéressées de se réunir le 1er septembre 1935 à Manosque pour visiter la Provence avec l’écrivain comme guide. Ainsi naissent les rencontres du Contadour qui de 35 à 39 se dérouleront deux fois par an pour retrouver le contact avec la nature et développer une utopie pacifiste.
Le 1er mars 1936, dans son « Message au Congrès mondial de la jeunesse pour la paix », il exhorte ces jeunes vers qui se tournent tous les espoirs : « Je veux vous dire qu’il n’y rien au-dessus de la paix, et qu’il vous appartient à vous en premier d’obliger le monde à cet ordre et à cette joie »
Dédié « A ceux du Contadour », Les Vraies Richesses est un poème politique, publié en 1936, peu après la victoire du Front populaire. Giono y revendique le mérite de pousser les hommes « à obéir au contrat mystique qui les attache au monde ». Mais avant de chercher à être heureux, il faut détruire la société moderne « bâtie sur l’argent » et destructrice des vraies richesses.
En mars 38 Giono souhaite « sauver la paix par tout arrangement équitable » demandant que « la France prenne immédiatement l’initiative d’un désarmement universel ».
Mais la guerre éclate quelques mois plus tard.
MB : Comment Giono a-t-il concilié ce pacifisme engagé et intégral avec la déclaration de la guerre en 1939 ?
JM : « Le 31 août, la revue Solidarité internationale antifasciste publie le tract « Ne frappe pas, écoute », où Giono réaffirme son refus de la guerre au nom de la vie. C’est au Contadour qu’il est informé de la mobilisation générale du 2 septembre. Assommé par la nouvelle, il ne semble avoir manifesté ni révolte, ni désir de déserter en Suisse, comme cela lui aurait été proposé. Quand, le 3 septembre, le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à l’Allemagne, Giono, contrairement à ce qu’il n’a cessé d’affirmer depuis 1935, accepte d’être mobilisé. Une copie de ce tract trouvée dans une boîte aux lettres à Marseille, sert à justifier son arrestation, le 14 septembre, à la caserne de Digne où il a été affecté au secrétariat. Le 16, il est incarcéré au fort Saint-Nicolas à Marseille pour « infraction à la loi sur la presse » et « distribution de tracts défaitistes et d’écrits non visés par la censure ». L’enquête ne parvient pas à établir que Giono ait « incité des mobilisables à se soustraire à leurs obligations militaires », même si certains jeunes gens ont été « sur le point de vouloir refuser d’obéir à leur ordre de mobilisation, nourris qu’ils étaient de la prose pacifiste de Giono ». Détenu pendant deux mois dans des conditions très sévères, Giono est libéré le 10 novembre sur non-lieu, et dégagé de ses obligations militaires. »
MB : Quel a été le point de vue de Giono sur la paix pendant et après la guerre ?
JM : « Jusqu’à la Libération, toujours au nom de son pacifisme, il renverra tous les belligérants dos à dos, résistants compris : « Je n’ai rien fait dans la Résistance, mais parce que je ne voulais rien faire pour ou contre la guerre. Je ne voulais faire la guerre d’aucune façon »,
Cette guerre n’était pour lui qu’une « lutte entre dictateurs », qui n’acceptent pas le seul mot sur lequel il faut « se reformer » : liberté. Il martèle son credo : « Il faut détruire les partis et les chefs. Il n’y a de grandeur que dans l’individu et la liberté »
Dans les années qui ont suivi, « l’inutilité de ses années de lutte, qu’il considère désormais comme une « erreur de jeunesse », ont discrédité à ses yeux toute forme d’engagement collectif. »
Giono ne cessera jamais de revenir sur les causes de l’échec de sa « grande bataille pour la paix ». En 1949, il note dans son carnet de travail : « Une lutte contre la guerre doit d’abord poser pour un premier principe que les hommes aiment la guerre. » Il déclarera plus tard « Tant que l’homme n’aura pas retrouvé ses Vraies Richesses, il ne pourra y avoir que du faux pacifisme. »
